De la finesse au royaume des gros
Romain nous avait donné la consigne avant notre départ : prenez des Slick Shad disco fish ainsi que des Sakamata et dès notre montée sur le bateau, Raul enfonce le clou: « Sakamata-Split Shot ! ».
Le Split Shot ressemble au montage tirette de mon adolescence qui excellait sur les grosses perches de Madine. Une technique parfaite pour les poissons tatillons ou soumis à une forte pression de pêche.
Un montage léger qui permet d’exploiter au mieux ce leurre au profil atypique que ce soit sur le fond ou dans la colonne d’eau. Une traction ou un gros jerk et ses écarts de grandes amplitudes imitent parfaitement un poisson en fuite. Un relâché et sa descente planante n’a d’égal pour imiter un poisson blessé. Une association parfaite pour jouer avec les bass en direct Live.
Pour les hameçons : sur les gros bass n’hésitez pas à monter en taille, nous avons constaté moins de décroches ou de touches manquées.
Pour les Sakamata Shad en 5 et 6 pouces, la pêche en traction fut la base que ce soit avec ou sans l’assistance du live. Le 4 pouces aura une toute autre destinée...
Reste que l’humeur d’un carnassier c’est volatile au fil des jours et des heures de la journée. Ainsi, si initialement nous réalisions une traction au moment où le leurre arrivait à hauteur du poisson, il était parfois nécessaire de se maintenir suspendu au-dessus de la cible, sans animer ... A contrario, laisser le poisson suivre à la descente ou bien passer sous ce dernier avant d’animer pouvait être la clé.
Enfin, entre une traction verticale, diagonale, voir horizontale de type jerk ou twitch, c’est toujours le poisson qui décide !
Bref, ce n’est pas parce que nous regardons la télé qu’il faut perdre le sens de la pêche. L’avantage avec le Live c’est l’observation immédiate de la réceptivité du poisson à nos changements : indifférence totale, ébauche de réaction, suivi.
Malgré la canicule, nous réaliserons nos deux plus belles séries de Bass au pic de chaleur vers 16h00, sur un plateau à 3 mètres de profondeur et eau à plus de 30°C. A chaque fois, nous observons plusieurs dizaines de gros bass à proximité de bancs d’ablettes. Nous pêchons ancrés et le live sert uniquement à définir la zone à peigner, puis à vérifier régulièrement que les poissons ne quittent pas le secteur défini.
Pour le première série, les bass répondent au montage split shot animé en traction.
La seconde fois, les Sakamata en 5 et 6 pouces en split shot ne donnent rien. Idem avec le Slick Shad coloris disco ship, l’alternative premium en linéaire de Romain.
Les Bass auraient-ils compris la musique ? ...La pêche est dure depuis le matin.
Finalement Mathieu trouve la clé avec un Sakamata Shad 4 pouces monté sur une TP de 7 grammes et nous avons droit à une démonstration de pêche à darter. Les bass s’enchaînent, un brochet succombe et même une carpe viendra animer cette fin d’après-midi.
Je vais prendre une leçon, pour ne pas dire une correction en mettant péniblement 2 poissons au bateau, Mathieu affiche une dizaine de clics au compteur, sans compter les décroches.
Nous pêchions l’un à côté de l’autre, avec des tresses et des fluoro de même diamètre, le même leurre et le même grammage de TP et nos animations « comparables » en terme d’angle et d’amplitude. Par contre, Mathieu possède une canne avec un scion plus raide que celui de ma Ti-Pro 5-14gr, et disposait de TP Berkley All Round alors que j’avais monté une Deep Jig Head plus adaptées à la verticale.Mise en mouvement ultra rapide et nage erratique étaient sans doute les clés du succès.Bien évidemment, le facteur chance est à prendre en compte 😊 😉... Chapeau bas !
Nous n’aurons pas l’occasion de retester cette pêche à darter au 4 pouces, « découverte » le dernier jour du séjour.