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BlogPêche Exo: Le Peacock Bass en Colombie
Pêche Exo: Le Peacock Bass en Colombie

Pêche Exo: Le Peacock Bass en Colombie

sylvain
03 févr. 2022
Avec avoir pêché dans presque 30 pays je n'éprouvais toujours pas l'envie de voyager à 100% pour un poisson d'eau douce. Que ce soit en Inde, à Cuba ou encore au Mexique, c'est la mer et seulement la mer qui m'avait jusqu'à présent attiré. Plusieurs raisons à cela, je n'ai que peu d'occasions d'y aller dans l'année, et surtout elle offre diversité de pêches et de poissons, conditions et paysages inhabituels, et des combats souvent incertains! Jamais en eau douce je n'ai eu l'impression que le maillon faible pouvait être moi et non un anneau brisé ou un triple!
J'ai revu ma copie quand Pablo Chaves, le gérant d'ADS Fishing Concept, m'a parlé de sa destination. Quelques mois plus tard nous nous envolions pour la Colombie et le fleuve Tuparo, à la poursuite des peacock bass!!
 
Les peacocks font partis de la famille des cichlidés, cette grande famille de poissons d'aquarium qu'on retrouve en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. J'en avais d'ailleurs pris quelques petits lors d'un déplacement professionnel à Taïwan il y a quelques années. Mais cette fois on va essayer de se frotter aux plus grands, les Tucunarés/peacock bass de l'Amazonie! Nous allons pêcher le Tuparro, qui est un affluent de l'Orénoque, un des fleuves ayant le plus de débit au Monde, après l'Amazone et le Congo!!
 
Un trip canon!
Avec Yvan et Kamel nous partons donc de Genève, passage à Paris où l'on retrouve Jéjé et Juju, et c'est parti pour un vol de 11h direction Bogota. Nous y retrouverons le reste du groupe, les 2 Belges Vafa et Payman Pirouz, Marc Dupuy, et enfin Gaël et Xavier, 2 pêcheurs d'Avignon.
Marc, Jéjé, Juju, Kamel, Yvan et moi avions demandé à Pablo d'organiser une petite visite du centre historique de Bogota sur notre day off en attendant le départ pour notre destination finale. Nos guides passent donc nous prendre le matin à l'hotel. Nous préférions être encadré plutôt que de partir en vadrouille seuls dans cette mégalopole de plus de 11 millions d'habitants. Bogota est perchée à 2700m d'altitude, du coup la température y est très agréable pour une promenade en ville. Les murs sont colorés, la ville est propre, et nos déambulations commentées par notre guide (flic de son état), c'est vraiment sympa!
 
 
Jéjé, en bon paysan maquignon change la totalité de ses espèces près du marché aux émeraudes, l'occasion d'admirer les échanges de pierres et de cash de la main à la main sur la place publique, en dégustant une mangue fraîchement coupée par le vendeur ambulant.
 
 
 
Après cette matinée de promenade, nous hésitons entre un tour au mag de pêche et aller directement manger au resto. Le resto l'emporte et on  nous conduit dans un joli petit établissement d'un bon quartier.  Nous entrons dans la salle bondée du rez de chaussée pour monter dans une salle plus petite à l'étage où un couple est déjà installé. C'est là qu'en quelques secondes surgissent 2 gringos qui vont directement sur Jéjé et lui arrachent son "baisenville", on me prend mon portable posé sur la table, je me lève en sursaut pour le récuperer mais je me retrouve face à deux cylindres luisants pointés vers ma tête, ce sont les cylindres du canon d'un colt à barillets. Finalement je me dis qu'on est drôlement mieux assis que debout, et qu'un portable ne vaut pas grand chose comparé à une vie. J'étais même prêt à leur donner le code et une extension de datas tellement j'ai eu soudainement envie de leur faire plaisir! Juju tarde à sortir la monnaie et récolte un coup de crosse sur le coin de l'oeil. On ne sait jamais quoi ramener comme souvenir, il a choisi l'oeil au beurre noir, j'avoue que c'est original! Bref, on a beau savoir que ça peut arriver n'importe où, à Bogota comme à Nevers, c'est toujours rock'n roll car on n'est pas préparés à ça. Bref, on a vécu notre premier braquage! La police arrive, une vingtaine de fonctionnaires qui vont mettre 3 bonnes heures à prendre la déposition, sans pour autant courir après les voleurs (dont j'avais relevé la plaque d'une des motos qui les attendaient devant). L'après-midi se passera à l'ambassade pour que Jéjé puisse rentrer en France la semaine suivante (il y avait son passeport dans sa sacoche).
 
A 3h du mat le lendemain 3 4x4 ronronnent devant la porte de l'hotel, au programme 4h de route pour rejoindre l'aéroport de Villasencio de l'autre côté de la Cordillère des Andes. De là nous prenons 3 petits avions 5 places (dont 1 pour les bagages) pour atterir 2h30 plus tard sur la piste de Cumaribo.
 
Petite pause, puis re-4x4 (de compèt cette fois) pour enquiller 4 à 5h de piste de terre (ce trajet est passé dans les "routes de l'impossible", mais c'est maintenant la saison sèche et donc pas une aventure à proprement parler)!
 
On arrive enfin au camp, c'était long, c'était dur, mais ça en valait la peine. Le fleuve est magnifique, et le camp, installé sur un méandre est top. Nous avons des tentes individuelles très propres avec des vrais lits et un ventilateur.
 
 
Il y a du jus 24/24, et même des vrais sanitaires avec douches et wc.
 
 
 
Les bateaux sont très corrects, équipés de 15cv Yamaha tout neufs.
 
 
Une pêche très plaisante
Nous avons décidé de changer de partenaire chaque jour (hormis Vafa/Payman les 2 frangins, et les Sudistes, puisqu'ils sont venus ensemble). Je ferai donc cette première journée avec Marc. On se connait puisqu'il était détaillant à Pau lorsque j'étais commercial chez Pure Fishing entre 2000 et 2005), il a donc d'abord été mon client, puis je lui ai loué logement et bateau à Mequinenza les années suivantes lorsqu'il s'était retiré là-bas. Ce fût un immense plaisir de partager cette première journée avec lui, j'ai beaucoup observé le comportement de ce poisson qu'il connaît bien. J'ai d'ailleurs tardé à prendre le premier! Néanmoins quelques beaux poissons se sont laissé prendre et nous finissons la journée avec probablement une vingtaine de poissons dont quelques jolis. Marc préfère pêcher les lagunes mais nous avons aussi pêché la rivière que j'ai adoré et sur laquelle je me concentrerai le reste du séjour!
 
Le fleuve coule sur un sol sableux avec très peu de concrétions, méandre beaucoup, ce qui fait que le lit doit évoluer à chaque crue. Des méandres sont court-circuités par la rivière et forment des lagunes, dont le passage à la saison sèche (maintenant) peut être difficile, car elles sont souvent partiellement ou totalement déconnectées de la rivière. Qui dit sol instable dit érosion et arbres qui tombent dans l'eau, et transport alluvial maximal. Le profil de la rivière est donc typique, on a un lit qui méandre énormément avec 100% des extérieurs de virages profonds et jonchés d'arbres tombés dans l'eau, et des intérieurs de virage en plage de sable sans accroc ou presque. Il n'y a pour ainsi dire aucune ligne droite. Il y a quelques extérieurs de virages ou les arbres n'ont pas poussé sur un sol fait de concrétions. Ce sont les "falaises", et elles ont une couleur typique à dominante rose virant parfois au ocre soutenu.
 
 
Les profils s'enchaînent donc très rapidement puisqu'on pêche uniquement en dérive, le marin la contrôlant à la pagaie. On a donc 3 profils principaux:
 
- les lagunes: ce sont donc des anciens méandres qui ont été court-circuités et qui forment des lacs, la taille moyenne doit être d'environ 3 à 5ha. Les arbres colonisent le bord mais il y en a très peu d'ans l'eau, les rives sont stabilisées par la végétation puisqu'elles ne subissent pas les crues comme le lit de la rivière. Les peacock s'y plaisent et les lagunes abritent en général pas mal de petits poissons et toujours quelques gros. Ce sont les postes les plus faciles à pêcher. Toutes les techniques y compris le bucktail et le shad (Pro Shad 18cm), c'est là que ce sont pris les plus gros poissons.
 
 
 
- les plages: elles sont sur les intérieurs de virage évidemment et le courant y est donc plutôt lent. Elles sont très bonnes le matin et le soir et sont le théatre de chasses spectaculaires de temps en temps. On les pêche principalement en surface et au minnow.
 
- les rives boisées: c'est vraiment ce que j'ai préféré pêcher, c'est hyper hyper encombré, il faut aller vite (la dérive est d'environ 5 à 7km/h), elles réclament donc un peu de technique (poser précis sans s'accrocher) et surtout une grande réactivité en cas de touche (chaque poisson qui a le loisir de sonder est quasi accrcohé systématiquement). Elles se pêchent avec toutes les techniques mais j'ai préféré le swimbait, le jerkbait et le leurre de surface. Prendre un 10 livres sur la rivière c'est absolument jouissif!!
 
 
Les poissons:
 
 On rencontre sur le Tuparro 3 espèces distinctes de Peacock:
- Le Temensis, le plus gros, celui qui nous a amené jusque là. Le poids moyen des prises se situe autour de 5 livres si on considère qu'on touche pas mal de poissons de 1.5 à 2.5 livres, et aussi chaque jour 2 à 5 poissons de plus de 10lbs par bateau (tous ne sont pas pris!). Il se présente sous 2 robes, la forme "juvénile" rayée de blanc, avec ou sans les barres noires...
 
 
 
 
et la livrée "adulte" barrée de noir sans les traits blancs
 
 
L'intermédia, sous espèce à part. Comme mentionné plus haut pas de gros spécimen, on en prend chaque jour avec un poids moyen autour de 3là 4lbs, ce qui est déjà beau pour l'espèce.
 
 
Le Mariposa qui possède 3 taches sur le côté. Comme l'intermedia on prend surtout des poissons de 3lbs.
 
 
Nous avons eu la chance de prendre quelques Payara, un poisson hyper vif à la dentition incroyable. Quasi exclusivement au minnow, j'ai dû avoir 10 touches au swim sans en prendre un seul!
 
 
Les piranhas et apparentés. Ils ne sont pas trop nombreux sur le Tuparro et ne gênent pas la pêche. On en prend un peu à tout, nous avons fait 2 espèces différentes.
 
 
 
 
Les aïmaras et poissons longilignes. Prise accidentelle au minnow et à l'ondulante...
 
 
 
Une espèce de rotengle avec des chicots, j'ai perdu le nom, mais ça mord en surface!
 
 
 
2 types de "brochets" aussi, une espèce barracuda d'eau douce
 
 
 
et le bicuda, moins de dents mais une rapidité incroyable!
 
 
 
Grappiné par accident, une raie (il y en a vraiment beaucoup), et un Surubi...
 
 
 
Au niveau de la faune, on s'est régalés. On a pu observer différents singes, caïmans, serpents, loutres géantes, dauphins de rivière, et bien sûr des dizaines de variétés d'oiseaux. Ainsi que des traces dans le sable de tapir, jaguar, capybara, etc. La flore n'est pas en reste avec des arbres et des plantes magnifiques.
 
 
 
Il est important d'être bien équipé contre les insectes. Il y a très peu de moustiques car l'eau est acide, en revanche les mout-mouts peuvent gâcher le séjour si vous n'êtes pas équipés. Les insecticides tropicaux sont à peu près inefficaces  et il faut opter pour des t-shirts à manches longues, des gants, des buffs et un chapeau ou une casquette. Les piqûres ne sont pas douloureuses mais bourssouflent un peu, et vous pouvez être sûr qu'elles trouvent toujours l'entrée. Des espèces de guêpes blanches vous tournent autour aussi mais ne piquent pas, elles chassent les mout-mouts. Passé cette barrière le séjour est fantastique, on peut réellement se faire plaisir quelque soit son niveau car la pêche en lagune est facile, et au contraire celle en rivière plus technique. Les poissons sont de belle taille, colorés et combatifs. Le camp est propre (les affaires sont lavées et pliées tous les jours, les tentes cleanées), la cuisine est bonne et la cuisinière vous attend tous les soirs sur la plage au retour de pêche avec un petit en-cas. Boissons fraîches à volonté sur les bateaux et sur le camp, et les guides sont aux petits soins pour qu'on ne manque de rien. Enfin, on a pu pêcher de 6h à 18h, avec une pause (petite ou longue) le midi, ce que peu de camps offrent finalement, car on peut pêcher à partir du camp en amont comme en aval.
 
Pour les amoureux de nature il y a de quoi être comblé. L'Amazonie concentre 2/3 de la biodiversité mondiale! Un peu d'observation suffit à vous faire prendre conscience que c'est la jungle! Tout le monde mange tout le monde, et chaque espèce a développé des mécanismes de survie pour mieux se cacher ou mieux se défendre! La moindre feuille est 3 fois plus épaisse que chez nous!
 
Le matériel:
 
- les cannes: il est presque impossible de voyager jusque là-bas avec un tube type Bazuka, il faut impérativement des cannes voyages en 4 brins.  j'ai pêché exclusivement avec des 20-80g (Bone Expedition Papuan Bass pour le jerkbait et le swimbait) et 13 fishing Fate pour le reste.
 
- les moulinets: la principale caractéristique qu'ils doivent avoir c'est un ratio pas trop petit, on a besoin de récuperer vite. Dune part pour pouvoir relancer très vite sur cette pêche en dérive de rivière, et d'autre part car les poissons nagent vite (pour ne pas perdre le contact) et doivent être extraits des obstacles tout aussi vite. J'ai pêché principalement pêché avec un Super Duty Wide, mais on peut aussi choisir un Hypermag ou un Revo Rocket.
 
- les fils et les tresses. J'ai emmené 3 rouleaux de fluoro en 60/75 et 90/100, le Fox. Aucune surprise, parfait à tout point de vue. J'ai utilisé à 90% le 90/100 puisque j'ai pêché quasi qu'au gros leurre, mais j'ai mis du 75 lorsque j'ai essayé spinner, bucktail et autres. C'est plus pour mieux passer dans les anneaux que pour la discrétion. De toute façon j'ai utilisé des bas de ligne courts de 70cm environ qui servent surtout à "ligner" le poisson au bateau sans se couper avec la tresse. En tresse j'avais de la Avani Max Power PE4 et de la Stealth Smooth braid 300m verte en 30/100.
 
- Les leurres: j'en avais emmené beaucoup trop (une grosse boîte Fox pleine) mais j'ai surtout pêché avec un Whopper plopper 130 https://www.fishandship.shop/produits/poisson-nageur-river2sea-whopper-plopper-13cm-10190, un Jointed Claw 178SS, un jerk Westin 12cm, un spinner Fox en 28g, et une paire d'heures avec un K-Ten. J'ai aussi utilisé avec bonheur un prototype de swimbait incroyable, que j'ai perdu trop vite, mais que je vous présenterai bientôt!!
Le Super Spook a très très bien fonctionné également.
 
 
 
 
 
 
Tous les hameçons ont été changés avant le départ par les nouveaux VMC Captain 3X et les 7556 en 3X également. Aucun pb en lagune évidemment et personnellement j'en ai ouvert quelques uns en rivière sans toutefois perdre les poissons. La plupart du temps on ouvre ceux qui se plantent dans une partie dure du poisson comme la plaque entre les nageoires pelviennes, un hameçon en 3X correctement planté dans la bouche n'a que peu de chances de s'ouvrir avec des cannes aussi lights.
 
- Pinces, boga et peson: la boga est quasi obligatoire, surtout que l'on ne sait jamais si une nouvelle espèce pique, et surtout bouge. Avec des hameçons fort de fer on ne joue pas!
 
 
 
Ceci dit le peacock est un poisson calme une fois à bord et la prise par la queue est très bonne, il ne glisse pas. Fermement maintenu par la queue on peut le décrocher facilement dans l'eau, et éventuellement le sortir le temps de la photo. Attention à ne pas le poser sur le fond du bateau qui est bien souvent brulant sous peine de faire une plancha! Evidemment une bonne pince est indispensable pour décrocher et changer les anneaux brisés. J'ai utilisé la Fox Belt Pliers qui a été parfaite. On peut compléter l'équipement avec un peson électronique, c'est ce que j'ai fait, surtout au début du séjour avec un peson de carpiste Fox, pour ne pas raconter n'importe quoi, les estimations sont souvent hasardeuses quand on ne connait pas la morphologie d'un poisson et je connais les guides qui ont tendance à être généreux avec les estimations. Donc quand je dis un 12lbs c'est un 12, on voit tellement de 12 qui vont 18 en arrivant en France....
 
 
 
Si ce trip vous intéresse vous pouvez contacter directement Pablo Chaves pour l'organisation, il parle un Français impeccable, avec un accent inimitable. Pablo a guidé des années les Français en Extremadure: https://www.facebook.com/ADSFishingConcept
Pour le matériel Fish & Ship se fera un plaisir de vous préparer une sélection à partir du budget que vous souhaitez y consacrer. Yvan, Micka et moi avons tous déjà pêché le peacock, on devrait réussir à vous conseiller efficacement.
Désolé pour l'hétérogénéïté des photos mais avec 3 smartphones volés avant le départ on a fait avec les moyens du bord, une chose est sûre, l'éclat de ces poissons d'Amazonie ne s'apprécie jamais autant qu'à l'oeil nu!